22 AOUT 2013

A propos de la fermeture partielle du sentier dunaire des Garennes dans le massif dunaire berckois.

Après avoir déploré à plusieurs reprises dans notre gazette l'absence quasi générale de stratégie de fixation des sables dans le massif dunaire de la Communauté de Communes appartenant au Conservatoire du littoral, nous ne pouvions être absents du débat sur la fermeture du sentier dunaire dont les causes annoncées en sont l'ensablement.

Une partie du courriel que nous avons adressé au Président de la CCOS a été publiée dans la presse.

En voici le texte complet, les iillustrations complétant le propos sont visibles en cliquant sur Illustrations à propos de la fermeture du sentier dunaire

 

Trois remarques avant de continuer

La dégradation en cet endroit (la partie ensablée du chemin) est amplifiée côté mer par le piétinement des gens empruntant l'ininéraire de détournement,

L'abaissement de la dune y est tel qu'il constitue un danger potentiel en cas de gros temps (il n'y a plus rien derrière) car une partie de la brèche n'est qu'en bordure de la partie la plus haute de l'enrochement. Une protection s'impose. Un ré ensablement fixé de la dune et une entrave à la circulation côté mer sur cette portion? et peut être aussi un rehaussement de l'enrochement?

Quand on voit la quantité de sable brassé dans l'année sur la plage centrale, parfois même pour des manifestations, on se dit qu'il n'y en aurait pas pour longtemps pour régler l'ensablement de l'entrée du sentier. L 'équivalent de 3 ou 4 bennes à déplacer?

une bosse du beach cross?

Espérons qu'un vent appaisant de raison et de bonne volonté souffle bientôt dans ce coin de la baie

 

 

 

LE COURRIEL :

 

A propos du sentier dunaire

 

La fermeture du sentier dunaire n’est en fait qu’un révélateur d’un mal beaucoup plus profond, la décrépitude du massif dunaire dans son ensemble, dans un état proche de l’abandon.

Avant de continuer rappelons que cet espace a été acquis par le Conservatoire du Littoral qui en a confié la gestion à EDEN 62 selon une convention s’appuyant essentiellement sur un plan de gestion des dunes, établi en 1997.

La situation de l’espace dunaire au niveau du sentier et celle du peu qui reste du massif du bois de sapins ne sont pas comparables. Le bois de sapins connait une érosion marine puissante et violente alors que l’anse des sternes, située devant le cordon dunaire du sentier, reste protégée par les ouvrages. Il s’agit essentiellement d’une dégradation éolienne due, en partie, à un piétinement saisonnier en zone bordière, notamment celle située devant la partie sud du sentier et surtout à un manque général d’entretien du massif face aux effets du vent. Paradoxalement la zone ayant motivé la fermeture du sentier pour cause d’ensablement et de disparition partielle de la dune ne souffre pas de piétinements sur son flanc

On peut affirmer que la zone dunaire berckoise de la baie (des sternes jusque la grande de dune) est à l’état de quasi l’abandon à l’exception des ganivelles posées en bordure du domaine public maritime dans l’anse des sternes par les services techniques de la CCOS et de la grande dune qui fait l’objet de rares plantations épisodiques réalisées par EDEN 62 devant les médias invités pour la circonstance

Pour revenir au sentier dunaire, le secteur actuellement fermé, qui est le plus proche de la mer,a toujours connu un ensablement annuel depuis son ouverture, Il était périodiquement désensablé.

Ce désensablement a été progressivement abandonné, ce qui a provoqué à terme une accumulation importante provoquant la situation que l’on y connaît aujourd’hui. D’autre part l’absence de stratégie de fixation du sable sur la dune proprement dite a provoqué son arasement progressif sous l’effet du vent, amplifiant le recul de sa partie haute et un ensablement sur l’arrière Cet endroit est cependant protégé efficacement par un gros enrochement renforcé en 2001 et le pied de dune n’y a quasiment pas bougé depuis cette époque. Les efforts de la CCOS au bas de la dune resteront vains tant qu’ils ne sont pas accompagnés d’une fixation du flanc à l’instar de ce qui s’est fait sur la plage nord de Berck et devant l’hôpital maritime.

Cette stratégie est en fait nécessaire sur tout le trait de côte du massif berckois de la baie où l’on constate une dérive générale du sable via des siffle vents non gérés créant en arrière deux nouvelles pourrières (dune mouvantes) de plus en plus imposantes. D’autre part on ne peut que déplorer l’absence de stratégie de reconquête pendant ces deux dernières années plutôt clémentes qui ont vu le pied de dune de l’anse se ré ensabler et se végétaliser naturellement sans qu’on ne l’accompagne comme on le fait sur la plage nord.

Par ailleurs on peut constater un ensablement du sentier dans la montée qui se situe au-delà de l’accès au camping. En ces endroits la largeur du sentier, envahi par l’herbe, est de moins de la moitié de ce qu’elle était à l’origine, témoignage de l’abandon progressif de l’ouvrage.

Quant à l’itinéraire d’accès par la plage, nous pensons qu’il faut proposer aux personnes ou organismes qui s’en réclament d’aller l’emprunter.

Il y a deux possibilités

- Celle indiquée sur le plan, accessible en permanence, en passant par le haut de l’enrochement, où le début de l’accès ne permet le passage que d’une personne à la fois et la suite, parsemée de rochers affleurant invisibles, pouvant provoquer des chutes violentes (deux pour ma part). La fin du parcours est constituée d’un « escalier » aléatoire de rochers, créé de fait par les passages successifs. En outre cette voie fait piétiner le pied des ganivelles placées par la CCOS pour retenir le sable.

- la seconde possibilité, couramment utilisée et accessible seulement à marée basse, consiste à contourner par le bas la partie la plus haute de l’enrochement puis d’escalader sa partie basse pour remonter dans via un accès mal commode du même acabit que l’ « escalier de pierrailles » précédent pour retrouver le sentier au niveau de l’accès au camping.

 

Au final l’itinéraire n’est pas vraiment sécurisé, et inaccessible aux personnes ayant des difficultés à la marche. Cela fait plutôt amateur.

 

Un massif dunaire ça s’entretient, La loi fait obligation aux propriétaires d’entretenir les espaces dunaires afin, entre autres, d’éviter l’envahissement des zones arrières par les sables, Les précédents propriétaires avaient planté tous ces espaces au milieu des années 50 et les avaient ensuite entretenus jusqu’à leur rachat par le conservatoire du littoral.

Y aurait ‘il deux poids deux mesures ? L’état ne s’appliquant pas les règles qu’il impose aux autres ? Et, de plus, dans notre baie, ne répondant pas aux demandes qui lui sont faites par les propriétaires limitrophes ayant à souffrir des nuisances de ses manquements.

Pour revenir au sentier, ne pourrait on, pour l’instant, pour la partie fermée, re profiler la dune avec le sable accumulé dans le chemin et le fixer ? Essayons, il n’y en a quand même pas long.

Quoi qu’il en soit il est évident qu’il serait vain dans les conditions actuelles de gestion de décaler le sentier sous peine d’en voir bientôt la nouvelle partie ensablée.

 

Cette gestion décevante inquiète notre association quant aux futurs travaux de défense contre la mer dont un volet fondamental consistera à reconstituer en partie la plage et les dunes bordières tout en accompagnant le processus d’une stratégie de fixation.

On peut aussi déplorer que cette dégradation porte préjudice à l’attrait touristique de la baie.

Peut être qu’EDEN 62 ne dispose pas d’un budget suffisant pour réaliser ce qui est prévu dans le plan de gestion des dunes dont il a la charge, auquel cas il lui appartient de le faire savoir afin d’en faire prévoir les ressources nécessaires ou alors ne faudrait-il pas en confier la gestion aux collectivités locales dont les services techniques disposent de moyens ad hoc et de compétences qu’ils exercent déjà dans les secteurs sableux dont ils ont la charge ? Ou prévoir une gestion conjointe, pourquoi pas après tout, il s’agit d’un patrimoine commun. Encore faut-il le vouloir.

Il s’agit maintenant de préparer l’avenir, on ne peut plus continuer éternellement comme ça.

 

 

Ps Y verrons nous aussi encore longtemps cette ancienne décharge qui déverse doucement ses ordures sur la plage au gré des vents ?